Graffiti "Ne travaillez Jamais" attribué à Guy
Debord
( carte postale, photo et légende de Louis Buffier)
Ephéméride Anarchiste
30 novembre
Henri-Gabriel Ibels
Le 30 novembre 1867,
naissance d'Henri-Gabriel IBELS, à Paris.
Peintre, dessinateur et illustrateur anarchiste.
Elève de l'Académie Julian, il se lie avec le groupe
des peintres Nabis. Devenu un des maîtres de l'affiche, il n'en
est pas moins sensibilisé par les conditions sociales des
travailleurs, ce qui l'amènera à fréquenter le
milieu anarchiste et à participer à sa presse, ce lui
vaudra le surnom de "Nabi journaliste". Dès 1890, il collabore
comme illustrateur au
"Père Peinard"
de Pouget, et en 1893 à "La
Revue Anarchiste" (que fait paraître son frère
André), à la "Plume", à "La Revue Blanche", "Le
Cri de Paris", "L'Assiette au Beurre", etc.
En 1893 il fonde avec Georges Darien le journal satirique
illustré
"L'Escarmouche". Ami de
Toulouse-Lautrec, avec qui il fréquente les lieux de la
bohème, il réalisera de nombreuses lithographies pour
les programmes du Théâtre libre. Ardent dreyfusard, il
publiera, de février 1898 à juin 1899, le journal "Le
Sifflet" pour défendre Dreyfus.
En relation avec Jean Grave, il
soutiendra également "Les
Temps Nouveaux" en faisant des dons pour la tombola de 1912.
"A vous et à
l'Anarchie".
Il est mort à Paris en février 1936.
Henri Félix Beaulieu
(dit Henri Beylie, du nom de sa mère)
Le 30 novembre 1870,
naissance de Henri Félix BEAULIEU dit Henri BEYLIE, à Paris.
Militant antimilitariste et anarchiste naturien.
Fils d'un comptable et d'une couturière, il s'engage pour trois ans en 1888 dans un bataillon d'Afrique. Libéré en octobre 1891, il commence à fréquenter les libertaires et intégre fin 1893, la rédaction de "La Revue Libertaire". Comptable dans une banque, il est arrêté en janvier 1894 avec Henri Guérin et Henri Gauche en tant que rédacteur de la revue. Les trois Henri se réfugient un temps en Belgique, mais en mai 1894, il est à nouveau arrêté à Paris au domicile de sa compagne Mme Gourdel avec qui il avait une fille (tombée malade).
Il est le co-fondateur en 1895, avec Henri Zisly et
Emile Gravelle de la
revue mensuelle "La Nouvelle Humanité" qui devient l'organe du mouvement naturien.
En 1898, il est un des animateur du groupe "L'Harmonie" et prend également part aux réunions du groupe "Les Iconoclastes" animé par Janvion et collabore à "L'Homme Libre"dirigé par F. Prost et E. Girault. En 1899, il est interpelé à Domats (Yonne) pour avoir diffusé la brochure d'Elisée Reclus"A mon frère le paysan". En 1899, il fait partie du groupe anarchiste "Les Sauvagistes". En 1901, il collabore au "Bulletion de l'Harmonie" favorable au développement des Milieux libres.
C'est ainsi qu'il prend part à une tentative d'expérience de communisme libre, qui verra sa
réalisation à Vaux (Aisne) de 1903 à 1906 avec G. Butaud comme animateur et lui comme secrétaire et trésorier. Mais des difficultés apparurent et l'expérience s'achèvera en février 1907
Fiché au "Carnet B" il sera en
1902, avec Paraf-javal, Janvion, Yvetot, Libertad et d'autres à
l'origine de la création de la "Ligue Antimilitariste" qui prone la suppression des armées, elle sera à l'origne de la création de "l'Association Internationale Antimilitariste"(AIA) qui tiendra son congrès fondateur à Amsterdam en juin 1904, auquel il participe ainsi qu'à celui d'août 1907 qui se déroulera à la
fin du "Congrès Anarchiste International" auquel il assiste
également avec Monatte, Broutchoux, Marmande, etc., il en fera un compte-rendu dans "Le Libertaire" .
Il est ensuite membre de la "Fédération Anarchiste de Seine et Seine-et-Oise" constituée après le congrès d'Amsterdam. Entre 1903 et 1904, il est adminstrateur du journal "L'Ennemi du Peuple" de Janvion, puis collabore au journal "Le Flambeau"Organe des ennemis de l'autorité et au numéro unique de "La Nouvelle Humanité" (avril 1905). En 1906, il est candidat abstentionniste à Paris (20e) mais il est arrêté avec trois compagnons, lors d'un collage d'affiches "Manifeste abstentionniste et antimilitariste" (ils seront amnistiés). En 1909, il est membre de la commission exécutive du "Comité de Défense Sociale" (CDS) et collabore à son Bulletin. Le 11 décembre 1910, lors d'une réunion de la "Fédération Communiste révolutionnaire", il déclare : « qu’en dépit des lois nouvelles frappant les saboteurs et les apologistes du sabotage, la Fédération communiste continuera de préconiser l’action directe comme seule efficace pour faire obtenir gain de cause au prolétariat en révolte ».
Mobilisé à la déclaration de guerre, il n'est libéré qu'en janvier 1919. Il participe ensuite à la reconstruction du mouvement
anarchiste, participant au 1er Congrés anarchiste en novembre 1920 et au 3ème Congrès de l'Union des Anarchistes (UA) en décembre 1922. Au début des années 20, il participe aux compagnes en faveur de Emile Cottin et de Gaston Rolland.
A la suite du 4e congrès de l'UA en août 1923, il devient un des adminstrateurs du "Libertaire". En 1937, il
était toujours secrétaire du "Comité de Défense Sociale"
chargé de l'aide aux prisonniers politiques. On ignore la date de la mort de ce militant accompli. Outre les journaux cités, il a collaboré à de nombreux autres titres de la presse anarchiste.
Oscar Wilde
Le 30 novembre 1900, à Paris, mort d'Oscar WILDE.
Poète, écrivain et célèbre homosexuel.
Né
à Dublin le 16 octobre 1854. il
pourfend dans ses écrits la société victorienne
anglaise.
Il publie en 1890 "L'âme de l'homme sous le socialisme", qui se
distingue par son anticonformisme libertaire. En 1895, il est
condamné à la prison (2 ans de travaux forcés)
pour son homosexualité. Il y écrira "De profundis"
où il exalte l'action révolutionnaire et l'agitation
politique. Ce petit livre ne sera publié dans son
intégralité que 44 ans plus tard."Toute autorité est
parfaitement avilissante. Elle avilit celui qui l'exerce et celui qui
la subit".
Guy Debord en 1972
Le 30 novembre 1994, suicide
de Guy DEBORD.
Ecrivain et cinéaste un des fondateur de l'Internationale Situationniste
Il est né à Paris le 28 décembre 1931. Il est l'auteur remarqué
de "La société du spectacle", publié en novembre
1967 et popularisé par "mai 68". "l'aliénation du
spectateur au profit de l'obljet contemplé (qui est le
résultat de sa propre activité inconsciente ) s'exprime
ainsi : plus il contemple, moins il vit ; plus il accepte de se
reconnaître dans les images dominantes du besoin, moins il
comprend sa propre existence et son propre
désir." In " La société du spectacle".
Le 30 novembre 1914, sortie à Rio de Janeiro, Brésil, du premier numéro de cette publication mensuelle anarchiste "A Vida" qui a la particularité de sortir le dernier jour de chaque mois.
Photo de Louise Olivereau envoyée depuis sa prison
Le 30 novembre 1917, à Seattle (Etat de Washington, USA), Louise OLIVEREAU (1884-1963) militante anarchiste et anti-conscription, passe en procès pour avoir lors du premier conflit mondial, en août 1917, envoyé pour 40 $, des lettres circulaires afin d'encourager des jeunes hommes à résister au service militaire et à devenir objecteur de conscience. La nouvelle loi sur "l'espionnage" ayant rendu toutes opinions anti-militaristes illégales, le 5 septembre 1917, des agents perquisitionnent les bureaux des IWW à Seattle où Louise travaillait depuis 1915 et saisissent des livres et brochures. Arrêtée, Louise reconnait avoir envoyé les lettres tout en soutenant avoir agi seule. Inculpée de divers chefs d'accusation liés à la loi sur l'espionnage, elle risque jusqu'a 75 ans de prison. Dans son exposé au jury, elle fait remarquer que la plupart de ce qu'elle a écrit est disponible à la bibliothèque publique, et expose ses opinions anarchistes sur l'injustice de la guerre. Le 13 décembre 1917, la sentance est rendue, Louise est condamnée à 10 ans de prison pour de simples lettres pacifistes. Envoyée à la prison d'État de Canyon City, Colorado, elle ne sera libérée sur parole qu'après avoir purgée 28 mois de prison.
Après sa libération, elle a travaillé dans divers emplois dans l'Oregon puis en Californie. En 1929, elle s'installera définitivement à San Francisco, travaillant comme sténographe, elle y décèdera en 1963.
A noter que Louise était la fille d'immigrants français et avait une formation de sténographe, elle était aussi poète et enseignante (elle a travaillé à l'Ecole Moderne Ferrer de Portland) et était une amie d'Emma Goldman, pour laquelle elle a aidé à organiser les conférences à Portland. Il existe une correspondance entre elle, en détention à Canyon City, et Emma Goldman. Louise a également contribué à la revue "Mother Earth".
Francisco Layret
Le 30 novembre 1920,
à Barcelone, assassinat de l'avocat Francisco LAYRET
(défenseur des syndicalistes de la
C.N.T), par les "pistoleros" de la
police et du syndicat libre, qui par cette action tentent d'intimider
les avocats susceptibles d'apporter leur aide aux ouvriers en
lutte.
En-tête du premier numéro, le 30 novembre 1935
En-tête du journal "terra lliure" numéro 75 du juillet 1982
Le 30 novembre 1935, à Barcelone (Catalogne), sortie du premier numéro du journal "Terra Lliure" (Terre Libre). Publication anarchiste bimensuelle en langue catalane. Dix numéros paraîtront jusqu'au 5 avril 1936.
A noter qu'un autre journal catalan portant ce titre sera publié à Paris au début des années soixante dix (3e époque), en tant que Bulletin intérieur de la Fédération Régionale Catalane de la CNT (voir l'en-tête) et l'était encore en juillet 1982.